POSSESSION
Paul TREMBLAY
Parution : 22/03/2018
Editions : Sonatine
336 pages
Prix : 21 euros
- On renoue avec le thriller La Plume ?
- Horrifique.
- Pire ! Terrifiant ! ( J'en rajoute une
couche ...Histoire de lui zipper le flot de bêtises à venir)... Imaginez un
instant... Je ferme les yeux... enfin à demi...Oui, oui, j'épie
l'autre... continue d'une voix spectrale... Une famille
de classe moyenne, vivant dans une banlieue tranquille de
Beverly, Massachusetts. La mère alcoolique, le père au chômage, deux
filles. L'aînée Marjorie et Merry la cadette...
- Bref, une famille qui ne pourra pas se
payer des vacances au bord de mer, ricane la mal zippée.
Le coin de la bouche de son pote se relève
ironiquement... Je poursuis...
- ... Rien de plus banal,
jusqu’au jour où leur fille de 14 ans, Marjorie, commence à manifester des
symptômes étranges... Troubles du comportement ? Schizophrénie ?
Ou... Possession ? La
famille Barret va alors se retrouver confrontée à des évènements de plus en
plus angoissants, jusqu' au moment où la situation leur échappe complètement.
Totalement dépassés, perdus, à court d'argent, ils vont alors
accepter l'offre d'une chaîne de télévision. En contrepartie celle-ci filmera
et suivra la guérison de Marjorie en direct.
- Une possession en direct ?
- Oui. Genre téléréalité ... Ce sera un succès sans
précédent jusqu'au moment où l'émission s'arrête brusquement.
- Pourquoi ? Couine La Rature.
- Que s'est-il passé ? Ne peut s'empêcher
de demander Le Blog intrigué.
- Le
diable s'est emparé d'eux, à leur tour, et les a tous satanisés!
Un vrai carnage !
Je me marre. Le Blog ronchonne.
- Et si tu continuais au lieu de dire des âneries à la sauce Rature, souffle-t-il doucement pour que sa cop' ne l'entende pas... Ou.. .pour m' amadouer...
- Hum...
Je laisse filer l'instant, esquisse une moue, coule un regard vers La Rature qui,
reniflant le Pour & le MAIS à venir, se pourlèche les
lèvres en vidant son sac aux G-A Ratures... Reviens au Blog...
- Nous avons là, un classique du genre modernisé. Un zeste de téléréalité, une goutte de blog, l’auteur concocte une mixture
dépoussiérant les clichés du genre.
- Clichés du genre ? Tu veux dire que l’on y retrouve ce qui a fait trembler des
générations…
- Et font rire les nouvelles, se
marre l’autre.
- Oui ! Tous ces poncifs...Voix
d'outre-tombe, contorsions, transformations physiques, prêtre ...
Bref...La vision papier de l' Exorciste.
Un silence déçu avant que Le Blog n’avance :
- Mitigée ou carrément coup de gueule ?
- Les deux. Mais commençons par le plus. Tout d'abord, le choix
d'un narrateur- personnage. Merry la jeune sœur de Marjorie. Choix original. C'est
sa vision de l' histoire. Celle d'une
gamine de huit ans qui croit encore au bigfoot. Elle aura donc son propre
angle de vue, son ressenti en relation avec ce qu'elle sait des faits, des événements, des lieux, des autres personnages. Puis, le parti pris d'un récit rétrospectif... le lecteur oscille entre les souvenirs
d'une enfant ne saisissant pas tout ce qui se passe, et le récit - quinze ans après - d'une jeune adulte qui
se pose des questions quant à ce qu'elle a vécu ou cru vivre. Et, en
privilégiant le Je, l'auteur donne au
récit ce parfum d'authenticité autobiographique. Paul Tremblay joue, également, de façon très adroite avec le lecteur, qui se
pose la question au fil de l’intrigue… Délire de préadolescente ? Schizophrénie
? Véritable possession ? Tout en nous confrontant à une famille qui perd peu à peu ses
repères. L'écriture est fluide. L'histoire
construite sur fond de société américaine, de fanatisme religieux, des
dérives de la téléréalité. Ajoutons-y un petit goût de manipulation et
nous aurons une fin de tous les possibles...
je soupire...
- Le moins ?
- Même si l'on sait qu'il faut mettre l'histoire en
place, le début n'en reste pas moins poussif. Les possessions vues et revues ne
m'ont pas convaincue. Pas de frissons. Pas de et si après tout... Le
roman s'étire sans fin, sans doute à cause du parti pris de faire raconter l'histoire du haut des 8 ans de Merry; ce qui engendre un tas de descriptions de son quotidien enfantin qui noie le sujet et étire la lecture . Bref, j'ai fini par m'ennuyer et j’ai eu du mal à le terminer.
Je jette un coup d’œil à La Rature qui... ben... rature à l'encre rouge,
toute émoustillée d'avoir enfin quelques méchancetés à... raturer ! (
L'avantage pendant ce temps-là c'est que l'on entend plus que le crissement de
sa plume , non pas celle de sa voix ).
- Toutefois, c'est toujours ennuyeux de critiquer le travail
d'un auteur, car un avis est toujours subjectif... Aussi, je laisse aux lecteurs
le choix...
- De faire son propre choix, ricane la possédée des ratures...
Son pote approuve en souriant ...Et moi, pour une fois qu'elle ne nous sort
pas une ânerie,
je lui laisse le dernier mot...
A bientôt .... et n'oubliez pas de laisser un commentaire...
Aucun commentaire