LA FILLE A MA PLACE


LA FILLE A MA PLACE
Catherine Le Goff
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Favre Pierre-Marcel Editions
Paru le 23 janvier 2020
191 pages
Prix   broché  17, 00 euro
ePub 9,99 euro
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Avis de Plume & Ratures  **...
 -  Pffuuiiiittt ! Deux étoiles ! Siffle avec jubilation La Rature, en déversant son matos à G-A Ratures sur la table.
-  Coup de gueule ? Interroge Le Blog.
-  Ça faisait longtemps ! Remarque Le Clan.
-   Oui. le dernier , je crois était Le Dernier festin,  27/11/2018.
-   Pour quelle raison ?
-  Des tas ! Renifle La Rature, en couvant ses Grammy-Awards Ratures d'un air protecteur. 
-  Commence par le Plus ! Modère Le Clan tandis que Le Blog opine.
-  Fais leur plaisir ! Ricane La Rature, sa plume meurtrière en main et son joli langage fleuri à la bouche.
-  Le Plus ? Bien... A travers les tribulations de son personnage, ce roman met en exergue un panel de pathologies dont tout un chacun peut souffrir, suite à des évènements traumatisants et qui font, parfois, basculer une vie...  Des thèmes récurrents que l'auteure - psychologue - décrit fort bien au travers du parcours de son héroïne... Jalousie, peur de l'abandon, dédoublement de la personnalité, manipulation,  trouble  de l'identité... Tout cela interpelle notre sensibilité, nous met face à nos failles, nous poussant à tomber le masque, à accepter et s'accepter, retrouver son courage  afin de mieux se reconstruire.
-  Des sujets vraiment intéressants ! Tu aimes bien les thrillers qui naviguent dans les eaux troubles de la psycho' ?!  S'étonne Le Clan.
-  Oui ! C'est vrai ça ! Tu as eu même deux coups de cœur de ce genre !  ( cf  Le cri du silence, 08/10/2019 -  Tu es mon obscurité,10/09/2018 )  
-  Ben pas pour celui-là, rigole l'autre, en trempant sa plume dans son encrier écarlate... Allez La Plume ! Balance tes deux étoiles !
-  Le moins ? Tempère son pote.
-  Si la forme est bien là, le fond laisse bougrement à désirer... Je m'explique... Ce roman se veut être un thriller or on constate, dès les premières lignes,  que   l'auteure ne maîtrise absolument pas les codes de ce genre. 
-   C'est à dire ?
-   L'histoire débute par un crime... 
-  C'est le propre du thriller, m' interrompt Le Clan.
-  Exact ! Sauf que là, les circonstances dudit crime sont  si peu plausibles que ça jette un froid quant à la suite à venir... En effet, Nin - la jeune héroïne - part en vélo le matin très tôt pour aller travailler... En cours de route, prise d'une envie subite de voir le soleil se lever, elle s'arrête en bordure d'un champ et voit, au loin, s'agiter deux corps dans les herbes... Elle comprends qu'elle assiste à des ébats. Prise d'une intuition soudaine, elle décide d' aller voir de plus près et tombe... Sur son petit ami (?!) en train de faire des galipettes avec une inconnue... Débordante de fureur jalouse, elle se jette sur la jeune femme et la tue.
-  Ah ouais ! Se marre La Rature... Tout de même ! Qu'est-ce qu'ils foutaient dans un champs à cette heure matinale où, comme par hasard, elle les voit ! Y a des hôtels non ? 
-  C'est plus confortable, approuve Le Clan pragmatique.
-  C'est vrai que c'est un peu tiré par les cheveux, remarque Le Blog. Et le type ne la retient pas  ?
-  Ben non, puisque  après avoir allègrement trucidé sa rivale,  elle se retrouve dans   un  bar crasseux, à se demander  comment elle va pouvoir échapper aux flics.
-  Bizarre ?! Murmure Le Clan.
-  Toute l'intrigue l'est ! On la retrouve  immédiatement aux Etats-Unis où elle a fui... enfin je crois, si j'en juge par les prénoms ... Et, où, après une soirée arrosée en boîte, elle s'y endort et est réveillée au petit matin par le bruit de l'aspirateur de la femme de ménage (?!) ... Là, on se demande pourquoi ses copines  l'ont abandonnée et laissée roupiller sur la banquette toute la nuit ??? Mais bon, à la rigueur on peut comprendre cette bizarrerie, parce qu'en s'éveillant, elle voit la chanteuse et son père. Une scène filiale qui  lui rappelle le sien qu'elle n'a jamais connu. Ce qui a le mérite de   relancer l'aventure ... Elle repart à Paris  qu'elle a fui (???)  (si c'était bien aux Etats-Unis qu'elle était ? )  où, au risque de se faire arrêter, elle va rencontrer son père; sa mère s'étant décidée, trente ans après (?) ) à  lui révéler qui c'était, et lui donne son adresse... A partir de là, vont se succéder  des rebondissements, aux  enchaînements mal maîtrisés  ,  via  la France, l' Italie et les Etats-Unis. 
-  Bref, je résume, intervient La Rature en faisant crisser sa plume... Un thème intéressant mais mal utilisé... Une cavale dont le  suspense laisse à désirer... Une intrigue bâtie à partir d'évènements peu, ou pas, plausibles... Une auteure qui a du mal à contrôler l'art de la narration...
-  Ce qui rend celle-ci malhabile, un tantinet gauche. Les rencontres et les rapports entre les personnages sont un peu benêt, comme, entre-autres, sa rencontre avec Jean, à la fin... Et des personnages aux réactions et comportement étranges ??? Bref , une intrigue qui manque de maturité. De plus lorsqu'on a terminé le roman, on se rend compte que c'est l'intrigue qui est mise au service d'une compétence et d'un vécu  professionnel, il est vrai, alors que, comme dans tout thriller, c'aurait dû être    l'inverse. Ce que semble  démontrer sa note explicative de thérapeute à la fin du roman. Et enfin juste une petite remarque concernant la typographie... Des dialogues sont insérés, certes entre guillemets, dans les paragraphes narratifs, ce qui  les alourdis et nuit à la fluidité, alors que d'autres respectent bien la règle de base, soit à la ligne , tiret. Un manque d'harmonisation à corriger.
-   C'est dommage, conclut Le Blog... Mais bon, à chacun de se faire son opinion.
-   Exactement.
-  Et la fin ? (Tiens ça faisait longtemps ! )
-  Ben... On comprend pourquoi son mec faisait des galipettes aux aurores au beau milieu d'un champ trempé de rosée...


A bientôt...

1 commentaire

  1. C'est la première fois qu'une maison d'édition me fait part de son opinion au sujet de la chronique que j'ai écrite à leur demande, du roman qu'ils m'ont demandé de lire.
    Dans un souci d'honnêteté et d'objectivité, je vous la livre telle quelle :
    "Merci pour votre chronique dont il y a sans doute quelques enseignements utiles à tirer. Par contre, je la trouve pénible à lire, pour être honnête.
    Je comprends vos remarques et j’adhère à certaines d’entre elles. Mais force est de constater que tous les goûts sont dans la nature. Personnellement, je ne suis pas friande des points de suspension qui émaillent vos dialogues.
    Bien à vous,
    S***** R*****

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